Catalogue raisonné
L'ouvrage en quatre volumes, est organisé de façon chronologique.
La chronologie des volumes se décline comme suit: volume I (1898-1914), volume II (1915-1927), volume III (1927-1939), volume IV (1940-1953)
Les œuvres non incluses dans les volumes imprimés seront intégrées dans un volume en ligne.
Les volumes sont disponibles sur le site de notre éditeur : mercatorfonds.be
Catalogue Raisonné volume IV
1940 - 1953
Cet ouvrage, quatrième volume de l’ambitieux catalogue raisonné de l’oeuvre de Francis Picabia (1879-1953), recense les peintures et une sélection de dessins des années 1940 à 1952. Pendant la guerre, alors qu’il réside encore dans le Sud de la France, Picabia se consacre principalement à des sujets figuratifs – allégories à plusieurs personnages, nus et « portraits » féminins séduisants – peints dans un style illusionniste audacieux aux reliefs marqués.
Déjà scandaleuses de son vivant, la plupart de ces oeuvres se sont depuis révélées des réinterprétations de photographies parues dans des magazines de charme et autres publications grand public d’avant-guerre.
De retour à Paris en 1945, Picabia renoue avec ses centres d’intérêt pour l’art abstrait et non-figuratif en s’inspirant une nouvelle fois de sources publiées dont les thèmes vont de l’art préhistorique à l’oeuvre de Friedrich Nietzsche. En quête de fréquentes expositions, il continue à faire connaître ses réponses, singulières et en constante mutation, aux courants critiques de l’époque. La série de peintures dite des « points », au minimalisme subtil et efficace, voit ainsi le jour à partir de 1949, soit trois ans avant que la maladie ne mette fin à un demi-siècle de provocations artistiques signées Francis Picabia.
Catalogue Raisonné volume III
1927-1939
Troisième des quatre tomes du catalogue raisonné dédié à l’oeuvre de Francis Picabia (1879-1953), cet important volume présente les peintures et une sélection des dessins réalisés entre 1927 et 1939 par cet artiste phare de l’avant-garde. Les collages innovants et les oeuvres figuratives flamboyantes qui dominent sa production au milieu des années 1920 cèdent la place en 1927 à de nouvelles orientations. La principale d’entre elles consiste en l’exploration, sous diverses formes, de l’idée de transparence, d’abord par l’addition de nouveaux éléments à des créations déjà existantes, puis par l’élaboration de compositions plus complexes, connues précisément sous le nom de « Transparences ». L’artiste y superpose les contours de personnages, d’animaux, de plantes et de motifs d’origines variées. Cependant, toujours rétif à l’idée de cohésion stylistique, il réalise aussi d’imposantes peintures figuratives aux lignes appuyées et aux couleurs saturées, des vues topographiques à la touche épaisse, des abstractions curvilignes, puis, vers la fin de cette période, représente des personnages inspirés de photographies, qui annoncent ses célèbres nus du début des années 1940.
Catalogue Raisonné volume II
1915-1927
Cet ouvrage est le deuxième volume d’un ambitieux projet de catalogue raisonné consacré aux oeuvres produites par Francis Picabia (1879-1953) et se penche en particulier sur ses créations de 1915 au milieu de l’année 1927. À cette époque, l’artiste, en pleine élaboration de son esthétique machiniste, joue un rôle central dans le développement du mouvement Dada à Paris. De plus en plus provocantes, les compositions mécanomorphes qu’il imagine alors sont au nombre des réalisations majeures de ce mouvement synonyme d’irrévérence. Le volume s’achève avec les créations du milieu des années 1920 : les célèbres collages et la fameuse série des « monstres », que l’artiste décline en flamboyantes compositions figuratives.
Au fil de cet ouvrage, les meilleurs spécialistes nous livrent leur lecture d’une démarche artistique hautement singulière. Le catalogue raisonné comprend également la reproduction de chacune des oeuvres avec ses données factuelles, une chronologie, la liste complète des expositions ainsi qu’une bibliographie détaillée.
Catalogue Raisonné volume I
1898-1914
Cet ouvrage est le premier des quatre volumes du catalogue raisonné de Francis Picabia, un des artistes les plus importants et les plus provocateurs du XXe siècle. Le volume 1 couvre la carrière de Picabia depuis ses premières oeuvres impressionnistes de 1898 jusqu'à ses tableaux cubistes et abstraits de 1912-1914, qui font date dans l'histoire de l'art moderne. Ce livre tient compte des nouvelles lectures scientifiques et critiques de son oeuvre et pique la curiosité par des pièces moins connues. En plus des illustrations de toutes les œuvres mentionnées, il comprend une introduction, une chronologie, une bibliographie et des extraits des principaux documents sources utilisés. Les volumes II-IV étudieront le rôle fondamental de Picabia dans le dadaïsme, suivi par une série de styles figuratifs, puis, vers la fin de sa vie, par un retour à un art abstrait profondément personnel. Un addendum est prévu pour les tableaux qui referont surface après la publication des volumes initiaux et la majorité de ses oeuvres sur papier.
Autres publications
Prenez garde à la peinture...
Et à Francis Picabia!
Coffret DVD
Réalisation Rémy Ricordeau
Après avoir, avec son ami Marcel Duchamp, décrété la mort de l'art, Francis Picabia est devenu une référence incontournable aux yeux de ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'art moderne et son rapport à la liberté.
"Notre tête est ronde pour permettre à la pensée de changer de direction" affirmait-il. Il convient de prendre son humour au sérieux : la cohérence de sa démarche réside en effet dans son insatiable curiosité et son goût immodéré de la vitesse et du jeu, cette soif de vivre désespérée qui ne s'est accommodée d'aucun conformisme ni d'aucune autre règle que celle du désir de tout expérimenter.
S'il a par ailleurs été écrivain, poète et amateur d'automobiles, la vie dans tous ses excès était à ses yeux préférable à son œuvre ; et le jeu des passions à la morbidité des dogmatismes.
Ce film se propose ainsi de retracer la vie de Francis Picabia en soulignant l'importance de sa singularité dans l'histoire intellectuelle et artistique du XXe siècle.
Album Picabia
L’Album Picabia est une chronique artistique inspirante de la vie de Francis Picabia(1879–1953), vue par sa dernière épouse et protégée, Olga Mohler Picabia. Entamé en 1936, quatre ans avant leur mariage, et laissé inachevé en 1951, deux ans avant la mort de Picabia, cet album est une collection de souvenirs, croquis, coupures de journaux, photographies et notes illustrant les vies publique et privée de l’artiste avec autant d’admiration que d’affection.
Par sa richesse, ce compte rendu visuel révèle toute la profondeur d’une des complicités romantiques et créatives les plus remarquables et les moins connues du xxe siècle.
Aujourd'hui pense à moi
Francis Picabia, Ego, Image
Aurélie Verdier - Les presses du réel
« Moi je ne suis rien, je suis Francis Picabia ». C'est dans cette tension entre exaltation et rejet du moi que l'artiste a indiqué sa position dans la modernité. Son refus de l'action collective s'est exprimé au cœur de la Grande Guerre dans une œuvre centrée non pas sur l'histoire ni sur des problèmes d'ordre plastique, mais sur le moi. Personnage conceptuel de l'avant-garde, ego est articulé à l'analyse que Sigmund Freud fit en 1915 de la mélancolie, entendue comme imitation pathologique du deuil et comme perte du moi. Ce travail s'efforce de réviser certaines des certitudes les mieux établies sur l'artiste - tels que son refus de la répétition et son goût de la contradiction - pour proposer de voir dans ego un acteur capital de l'histoire des formes modernes, producteur de ses propres ruptures. Couvrant une période qui va de l'orphisme de 1913 jusqu'à la peinture maximaliste des Monstres de 1924-1927, une première partie analyse le portrait, la tache et le nom propre comme trois « objets du moi » chez Picabia, en rupture avec la représentation traditionnelle du sujet et les codes auctoriaux. Une deuxième partie examine trois exemples de procédures du peintre : d'abord, avec l'omniprésence du rond dans son œuvre, ce signe d'un moi incertain s'appareille à une autre circularité, attribué à la mélancolie et à la manie. Puis, le rapport ambivalent de Picabia à la figure de Picasso est envisagé comme alternative à l'idée d'influence. Enfin, c'est à partir du remploi secret que l'artiste fit des images mécaniques que naît la réponse réactionnelle de Picabia face à la menace d'une mécanisation de l'art désavouée dans son discours, mais repérable partout dans l'œuvre.
Francis Picabia,
Rastaquouère
Bernard Marcadé - Flammarion
« Dans ses cinquante années de peinture, Picabia a constamment évité de s’attacher à une formule quelconque ou de porter un insigne. On pourrait l’appeler le plus grand représentant de la liberté en art, non seulement à l’encontre de l’esclavage des académies, mais aussi contre la soumission à quelque dogme que ce soit. »
Ces remarques de Marcel Duchamp soulignent la dimension profondément libertaire de celui qui aimait se qualifier d’« artiste en tous genres ».
Ce parcours chaotique, contradictoire, fait d’allers et retours permanents entre abstraction et figuration, géométrie et biomorphisme, onirisme et réalisme, ne saurait être appréhendé de façon simplement formelle. Il demeure difficile d’identifier un style ou une manière Picabia. Ce qu’une approche biographique nous permet a contrariode comprendre, c’est précisément une certaine constance dans l’attitude. Ce fils de famille « né sans mère », aux goûts de luxe particulièrement prononcés et à la vie psychique et conjugale agitée, n’est en effet pas à une contradiction près. Francis Picabia n’abhorre rien tant que l’idéal de pureté et d’intransigeance qu’il voit poindre chez ses amis dadaïstes et même chez André Breton.
Picabia aime trop la vie pour se laisser enfermer dans une croyance ou une certitude, fussent-elles d’avant-garde. Jusqu’à sa mort, notre « Funny-Guy » restera fidèle à cet état d’esprit, qui renvoie plus à une manière de vivre qu’à un programme strictement artistique.
Ce qui pourrait passer pour une suite de reniements et de régressions n’est en fait qu’une manière de dire oui à la vie, à ses errements et à ses contradictions. Francis Picabia est l’artiste qui fait son miel de cette « mort de l’art » tant de fois proclamée au cours du XXᵉ siècle. « Parce que je suis le seul qui, après la mort de l’Art, n’en ai pas hérité ; tous les artistes qui suivent son cortège et se promènent à travers le monde figuraient sur son testament ; moi, il m’a déshérité, mais il m’a ainsi laissé libre de dire tout ce qui me passe par la tête et de faire ce qu’il me plaît. »
B. M.